Le Cheval Ariègeois de Castillon

" .... Le Cheval Pyrénéen de l'Ariège offre le type très accusé du cheval de montagne. Il a bien des raisons pour cela. En effet, il vit six mois de l'année sur des plateaux herbeux, élevés à 1000 mètres et plus au-dessus du niveau de la mer. Il y acquiert une grande agilité, beaucoup d'adresse, une merveilleuse sûreté dans la pose du pied, un tempérament robuste, une santé à toute épreuve, une ardeur infatigable. C'est le bénéfice d'une existence indépendante, plus sauvage que domestique. On n'apprécie bien les chevaux de l'Ariège qu'après en avoir usé; mais alors on est étonné de la dépense d'énergie dont ils sont capables, de la dureté qu'ils montrent au travail le plus fatiguant et le plus durable. Leur réputation est faite dans les régiments de cavalerie légère; ils y ont une excellente renommée, due aux bons services qu'on en obtient."

Sources: "Grande Encyclopédie Illustrée d'Economie Domestique", sous la direction de Jules TROUSSET, Paris, Anthème Fayard, sans date mais fin du XIXe siècle, tome I, col. 1085 à 1112.

Cheval de Mérens

Cheval Ariègeois de Castillon

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Au premier titre, il faut mentionner le cheval de Mérens, à la réputation internationale.

Originaire de la haute vallée de l'Ariège, ce petit cheval noir - classé officiellement comme poney - est compact et solide. Ses qualités de rusticité ne sont plus à démontrer.

En parcours montagneux, ce cheval dispose d'un pied sûr et d'un courage et d'une endurance exceptionnelles.

Le cheval de Mérens est par excellence la monture la plus utilisée par les professionnels qui proposent des randonnées en montagne.

Sa petite taille environ 1,45 m - 1,50 m au garrot est sécurisante pour les cavaliers débutants, le centre de gravité du couple cheval-cavalier est rabaissé par rapport aux autres chevaux et conduit à optimiser les parcours en terrains difficiles.

D'autres qualités le prédisposent aux activités de débardage en forêt ainsi qu'au bâtage qui permet de créer des randonnées en complète autonomie.

Plus d'une centaine de ces chevaux, chiffre en constante augmentation, sont en activité sur le seul département de l'Ariège.

Mr Nantet, Chef du Service Régional des Haras de Tarbes écrivait le 13 février 1996 à la Préfecture de l'Ariège pour donner un avis favorable à un projet de restauration d'un chemin muletier : " ... Je souhaiterais cependant qu'en complément de ce projet, il soit rapidement envisagé l'organisation de randonnées équestres à l'initiative de l'Association des Professionnels du Tourisme Equestre du département de l'Ariège, faisant appel si possible à des chevaux de MÉRENS dont l'utilisation à cette fin constituerait une indéniable promotion."
Les éleveurs de ce cheval sont regroupés au sein du SHERPA (Syndicat Hippique des Eleveurs de la Race Pyrénéenne Ariègeoise) et du Syndicat des Eleveurs d'Equidés du Couserans.

Moins connu que son voisin le Mérens, le Cheval Ariègeois de Castillon, originaire de la Vallée du Biros à l'extrémité sud-ouest du département, dispose des même qualités dispensées par le terroir ariègeois. De robe bai châtain avec des marques de feu aux nuances rousses aux flancs et un nez de renard, d'environ 1,50 m - 1,55 m au garrot, ce cheval est lui aussi bien adapté à la vie des montagnes et est caractérisé par son adresse, sa robustesse et son ardeur au travail.

Comme son frère le célèbre poney de Mérens, dont il diffère simplement par une nuance de robe, le petit cheval de Castillon est aujourd'hui parfaitement adapté à l'équitation de loisirs sous toutes ses formes. Il n'oublie pas pour autant sa vocation ancienne de cheval militaire, de diligence ou encore de cheval paysan, car ce sont en fait ces fonctions traditionnelles qui ont forgé son agilité, sa frugalité, sa résistance à l'effort et son caractère facile.

Ses capacités de porteur et son adaptation à la vie rude des montagnes sont étonnantes. Malgré sa taille, il est capable d'incroyables performances comme les mulets.
Quant à son aptitude à l'attelage, elle n'a jamais cessé d'exister, pour le plus grand plaisir des amateurs de plus en plus nombreux de cette discipline.

Également appelé "cheval du Biros" ou "St Gironnais" (du nom de la ville de St Girons où a lieu, le lendemain de la Toussaint, une importante foire aux chevaux), le cheval Castillonnais a suscité dès le début du siècle (1908) l'intérêt d'un éminent hippologue ariégeois, Gabriel LAMARQUE, à qui nous devons les premiers actes de mise en valeur de la population chevaline autochtone.

Comme toutes les populations chevalines pyrénéennes (Pottok, Anglo-Arabe, Landais ... ) le cheval Castillonnais issu de hardes sauvages très anciennes dont les grottes ariégeoises recèlent force représentations peintes ou sculptées, a été, au cours des âges, imprégné de sang oriental et surtout ibérique, ce qui se lit encore, de nos jours dans son expression si particulière.

Très fortement menacé par des croisements d'absorption par des races lourdes et surtout par la dépopulation de son berceau d'origine, ainsi que la perte de débouchés traditionnels (Armée, Agriculture, Transports), ce petit cheval méritant aurait achevé son agonie sans l'intervention en urgence d'un petit groupe d'amis, dans les années 80.

La légende attribue sa source à la Grèce, ainsi d'ailleurs que celle du costume folklorique particulièrement original des hautes vallées de Bethmale et du Biros. Un certain Jouanissou, enfant du Pays, en serait revenu, au cours du XVile, fortune faite, entouré de chèvres, juments, étoffes et femmes qui jetèrent d'abord l'effroi dan la vallée, avant que ses coutumes ne se transforment et s'imprègnent de ces nouveautés.

Plus près de nous, des chroniqueurs historiques affirment que François l er montait un cheval du Biros à la bataille de Pavie.

En 1996, la race est officiellement reconnu par le Ministère de l'Agriculture comme race de sang (Cheval de selle).

L'Association Pyrénéenne Ariégeoise du Cheval Castillonnais créée en 1992, avec l'appui du Haras National de Tarbes et du Conservatoire du Patrimoine Biologique Régional de Midi-Pyrénées organise chaque année ( à Castillon en Couserans) un marché-concours.

Les meilleurs reproducteurs y sont classés, comparés, primés et leurs produits identifiés selon l'exigence du Livre Généalogique, agréé par les Haras Nationaux.

En 1998, le cheptel s'élevait à 180 chevaux.
En 2008, ce nombre a plus que doublé.

Le cheval Castillonnais bénéficie des primes agri-environnementales dites à la "jument allaitante".

Issus du croisement ( hybridation) entre l'âne et la jument, ils appartiennent à la famille des équidés. Le produit mâle, appelé mulet, est stérile. La femelle, appelée mule, n'est qu'exceptionnellement féconde.

Les Mulets des Pyrénées, présents tant en France qu'en Espagne, ont une solide réputation nullement usurpée.

Le mulet, dit-on, est fort comme deux chevaux, infatigable, sa longévité est supérieur de 45% à celle d'un cheval.

Au bât, un mulet peut porter jusqu'à 200 kg de charge sur des sentiers escarpés, c'est la raison pour laquelle il est encore si souvent employé pour le muletage et l'approvisionnement des refuges d'altitude.

Le mulet est la seule alternative au bruyant et cher héliportage en montagne.

Sous la selle, le mulet fait preuve d'une résistance et d'un équilibre étonnants en terrains difficiles.

Les mulets pyrénéens, de plus en plus recherchés pour leurs nombreuses qualités par des utilisateurs exigeants : militaires, forestiers, agriculteurs biologiques, etc ... en font des sujets de prix élevés.

Leur dressage est délicat et demande l'intervention d'hommes de l'art regroupés au sein de la Coopérative Pyrénéenne des Équidés à Tarbes.

Des actions de conservation du patrimoine génétique sont actuellement menées par l'INRA en vue de préserver les diverses souches d'ânes pyrénéens.

Ces petits animaux au grand coeur, solides et courageux, auront certainement un rôle important à jouer dans le prévisible développement du tourisme vert.

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