- Utiliser une cavalerie saine, en état, éduquée et adaptée aux parcours en zones montagneuses.
- Offrir un matériel en bon état, confortable tant pour le cavalier que pour le cheval, et conforme aux normes de sécurité.
- Développer un tourisme doux basé sur la promotion d’un tourisme de découverte qui valorise les terroirs, respecte l’environnement, s’appuie sur les populations et les moyens disponibles localement (notamment en matière d’hébergement), favorise le développement des activités traditionnelles (artisanat, transformation de produits fermiers, etc...), et apporte un revenu complémentaire pour les populations et collectivités locales.
- S’informer sur le caractère sensible des milieux parcourus et respecter les réglementations existantes (Arrêtés de Biotopes, Réserves Naturelles, ZNIEFF, Zones sensibles de Conservation, etc...), en vue, notamment, de maîtriser et réguler la fréquentation de certains sites protégés, et en périodes sensibles (nidification, reproduction, ... ).
Richesses du patrimoine naturel Pyrénéen
" Les ours sont assez communes bêtes et sont de deux conditions, les uns grands, les autres petits de leur nature. (...) Toutefois, leurs vies et moeurs sont toutes unes, mais les grands sont les plus forts et ceux qui mangent parfois les bêtes privées. Ils sont merveilleusement forts, hormis la tête qu'ils ont très fragile, tellement que s'ils y sont frappés, ils sont étourdis et tombent morts si le coup est fort. L'ours se baigne, se souille et boit à la manière d'un sanglier, mais il mange comme un chien. Ils vont leurs amours en décembre, ou plus tôt ou plus tard selon qu'ils sont plus ou moins repus. Et quand l'ours fait sa besogne avec l'ourse, ils la font à la manière d'homme et de femme, tout étendus l'un sur l'autre. Et plus tard, comme l'ourse a conçu, elle se réfugie dans une caverne dans les rochers, où elle demeure jusqu'à ce qu'elle ait mis bas. Pour cette raison, on prend rarement des ours gravides. Les ours mâles demeurent dans des cavernes pendant quarante jours, sans manger et sans boire. Cependant, ils sucent leurs mains et, au quarantième jour, sortent dehors. "
Gaston Phébus, comte de Foix (1331-1391), auteur du Livre de la chasse, dont le précieux manuscrit enluminé est l'un des trésors de la Bibliothèque nationale
Faune | Mammifères | Oiseaux | Rapaces | Marmottes |
Ours | Isards | Vautours | Pastoralisme | Poissons |
Flore | Orchidées | Lys des Pyrénées | Forêts | Aigles |
Géographie des Pyrénées (Vidal de La Blache)
Charte Pyrénéenne de l'écotourisme équestre d'altitude
Malgré leur grande richesse, la flore et la faune des Pyrénées restent mal connues et beaucoup de travail reste à réaliser pour parvenir à disposer d'inventaires précis des espèces et milieux du massif.
Cette première réflexion est à moduler si l'on prend en considération l'excellent
travail d'investigations mené sur certaines zones par le Parc National des Pyrénées
depuis sa création.
Notre seconde réflexion nous mène à considérer comme particulièrement protégées la
flore et la faune des Pyrénées. Il convient de rester prudent en constatant que
contrairement à beaucoup de régions de l'Europe de l'Ouest, içi, la nature est encore
dans un état de santé que beaucoup nous envient.
Avec 73 espèces répertoriées en 1980, la faune des mammifères des Pyrénées
françaises, par exemple, apparaît être l'une des plus riches de France.
A titre de comparaison, la Faune de France comptait au total, en 1984, 101 espèces de mammifères terrestres.
En 1984, l'Atlas des Mammifères Sauvages de France (SFPEM, 1984) qui comporte de
nombreuses données pour l'Ariège ne fait état de la présence que de 57 espèces. 11
espèces ont été nouvellement répertoriées en ce département.
Le ragondin et le rat musqué sont des acquisitions récentes. Originaires de l'Amérique,
ces animaux introduits en France pour l'élevage et l'exploitation de la fourrure ont
rapidement formé des populations sauvages. Le muscardin, commun dans les Alpes, est
certainement présent dans les Pyrénées.
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10 espèces de chauves-souris ont été cataloguées : il s'agit du Molosse de Cestoni, du
Vespertillon de Bechstein, de la Noctule, de la Noctule de Leiser, des Pipistrelles de
kuhl, de Nathusius et de Savi, des Oreillards roux et méridionaux. La sérotine, bien que
non signalée, est certainement présente.
Ces espèces ne seront cependant pas toutes identifiés lors du parcours de ces
randonnées à cheval. Certaines n'ayant une aire de répartition connue sans doute très
petite.
De là même façon, des espèces ont disparues : citons le campagnol basque et le lièvre
véritable. Il en est de même pour le Lynx, encore que certains auteurs tendent à croire
la survie de petites populations.
Le Lynx ibérique lynx pardina aurait, semble-t'il, été observé, fugitivement il est vrai, par un de nos collaborateurs en reconnaissance en Sierra de Cadi.
L'Ours Ursus Arctos est au bord de l'extinction. Ses zones de prédilection sont la
Vallée d'Aspe et d'Ossau, dans les forêts entre 1000 et 1600 m d'altitude.
Les récentes réintroductions au Pays de l'Ours seront-elles viables et suffisantes ?
Illusion ou réalité, notre équipe équestre de repérages aurait aperçu, fin septembre
1995, un ours sur le versant Sud du Pic de Maubermé ?
La loutre a pratiquement disparu du versant français, alors que la population de loutres,
côté espagnol, est en nette progression.
La faune herpétologique est abondante depuis le lézard des murailles, le lézard vert
jusqu'à la couleuvre vipérine et la vipère aspic.
Parmi les carnivores sont fréquents : Les renards, blaireaux, martres, fouines, belettes, hermines, putois, genettes et chats sauvages Felis silvestris.
Parmi les rongeurs sont fréquents : Les
écureuils et les marmottes.
Les marmottes, sentinelles des hauts territoires, sont observées en abondance en
descendant du Port de la Picada. Il n'est pas possible d'ignorer leurs sifflements.
Les marmottes tendent à augmenter actuellement dans le secteur du Port d'Aula.
Les ongulés sont représentés par les sangliers, cerfs, chevreuils, isards et mouflons.
Certaines zones sont envahies par ces ongulés, observables en pleine journée et
nullement effarouchés.
Il est intéressant de constater que l'odeur du cheval masque celle du cavalier et les manoeuvres d'approche sont grandement facilitées.
Les sangliers à la fin du printemps parviennent jusqu'à des altitudes avoisinant les 2300 m où ils dévastent les réserves de chénopodes engrangés par les campagnols et autres rongeurs.
Les brames des cerfs, en moyenne altitude, résonnent étrangement à partir de septembre,
surtout en haute-Garonne et Hautes-Pyrénées.
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Le nombre d'isards dans le seul cirque de Salau est évaluée à 200.
Il est difficile d'évoquer le Desman Galemys pyrenaicus, ce petit insectivore des torrents, que l'on ne voit jamais. L'euprocte des Pyrénées est plus facile à trouver.
La faune des lacs de montagne est composée essentiellement d'invertébrés aquatiques.
Tous les groupes d'insectes à développement larvaire aquatique y sont présents :
trichoptères (porte-bois), éphémères, perles, libellules et coléoptères.
De nombreuses autres espèces dites ripicoles vivant près des berges où à la limite
inférieure des névés, abondent : scarabéidés, chrysomélidés, charançons,
staphyllins, perce-oreilles, etc...
Les truites fario, seules véritablement originaires des Pyrénées, abondent dans les
cours d'eau. Les pêcheurs ont introduits d'autres espèces comme le saumon de fontaine et
le cristivomer etla truite arc-en-ciel.
Les ressources halieutiques sont donc importantes.
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La grenouille rousse dépasse largement les 2000 mètres d'altitude.
La salamandre tachetée vit de préférence dans les milieux ombrés.
Le triton palmé et le crapaud accoucheur sont localement abondants. Le chant de ces
derniers est fréquemment entendu lors des bivouacs d'été.
Les Pyrénées sont réputées dans l'Europe entière par sa profusion de papillons.
Installé sur un rocher chauffé par le soleil, lors d'une petite halte, le cavalier, l'oeil rivé aux jumelles, aura tout loisir pour observer les oiseaux qui peuplent gaiement le paysage. Il remarquera le chevalier guignette, le cincle plongeur, la bergeronnette des ruisseaux près des torrents et lacs, et la bergeronnette grise, le pipit spioncelle, le rouge-queue noir, le traquet motteux, le bruant fou ou jaune ou zizi, la fauvette grisette, la pie-grièche écorcheur, l'alouette lulu, le serin cini, le bec-croisé,et le venturon sont observés en tous milieux.
Cette déjà longue liste de l'avifaune pyrénéenne - qui atteint les 300 espèces - est
fort loin d'être exhaustive.
Le pic noir, pourvu d'une calotte rouge, est toujours très élégant.
Le coq de bruyère ou grand tétras sera surpris par hasard et s'envolera lourdement.
Cet oiseau emblématique niche au sol, à la limite supérieure des forêts de l'étage montagnard et l'on évitera au début de l'été de laisser vagabonder les chiens.
Les lagopèdes ou perdrix des neiges, grises en été, ne sont pas rares sur les sommets.
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Les Pyrénées sont réputées, avec raison, pour la profusion de grand oiseaux qui les peuplent :
Les grands rapaces nichent sur les deux versants des Pyrénées.
Le plus étonnant est le Gypaète casseur d'os - quebra huesos en Castillan - qui lâche
en vol, d'une grande hauteur, les os longs des dépouilles pour en consommer la moelle.
Ses sucs digestifs dissolvent complètement les fragments osseux. Dans l'imaginaire pyrénéen, il tient la place du Condor dans les cultures andines.
L'Aigle Royal est de belle prestance, son envergure atteint les 2,60 m, et est capable de
surprendre chevaux et cavaliers lorsqu'il débouche sans bruit d'une proche crête.
L'émotion est alors toujours très grande.
Les Vautours fauves et le percnoptère, sont des
animaux de belle taille. Leur rôle de nettoyage n'est plus à démontrer. Le problème de
leur nourriture en hiver reste entier et les chevaux de bât pourrait être utilisés avec
bonheur pour convoyer les abats qui sont distribués en automne et hiver, par quelques
passionnés qui croulent sous la charge.
Par de chaudes après-midi d'été, certains promontoires rocheux bien orientés, en zones
sauvages, sont utilisés par des colonies de vautours.
Les randonnées de fin d'été et d'automne seront l'occasion d'observer le passage de
nombreux oiseaux migrateurs : milans, milans noirs, bondrées (buses apivores), cigognes
noires, grues. Les canards et oies ne volent que la nuit et ne seront donc pas
observables. Au printemps, le phénomène des migrations est en général plus diffus, ces
oiseaux empruntant alors plutôt les littoraux atlantique ou méditerranéen.
Ces quelques données permettent de donner une idée de
la richesse faunistique que les randonneurs à cheval auront toutes chances de rencontrer
tant en zone de montagne que de piémont.
Les cavaliers se muniront de petites jumelles.
Les guides équestres qui appartiennent au BGET se forment continuellement afin
d'acquérir les connaissances nécessaires en vue de décrire sans erreurs les espèces
rencontrées. Ils connaissent - et savent transmettre - les modes de vie, les habitudes,
et les biotopes des diverses espèces animales les plus emblématiques rencontrées dans
les Pyrénées.
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Si l'on a constaté une certaine homogénéité de la
faune sauvage sur les versants Nord et Sud
pyrénéens, il en va tout autrement pour la flore jugée, hors écosystèmes d'altitude,
en de nombreux
endroits en Espagne, de type méditerranéen jusqu'en Aragon, et de type montagnard sur
les versants
Nord du massif.
En une certaine mesure, le Val d'Aran, et dans une
moindre mesure la vallée de Benasque, sont composés d'une flore de type versant nord.
Les descriptions précises des espèces végétales rencontrées dans les milieux
pyrénéens pourraient remplir plusieurs ouvrages encyclopédiques.
On dénombre plus de 3000 espèces végétales dont 150 ne vivent que sur la chaîne
pyrénéenne. Une grande partie de cette flore endémique s'étend sur l'ensemble du
Massif, mais quelques espèces de haute altitude feront l'objet d'un intérêt particulier
de la part des randonneurs.
En préalable, du point de vue floristique, on
discernera les milieux forestiers, pastoraux, les pelouses d'altitude et les zones
rocailleuses.
A l'intérieur de l'ensemble du patrimoine naturel pyrénéen, ces divers écosytèmes
fort différents les uns des autres recèlent d'importantes potentialités exploitables au
niveau touristique.
Dans la majorité des cantons français, en région
Midi-Pyrénées, la forêt occupe le quart ou le tiers des surfaces.
Côté espagnol, allant de pair avec une moindre pression pastorale, la superficie
forestière est plus importante et ce, malgré une plus faible pluviométrie.
En général, il est fréquent de rencontrer des
forêts aux essences mélangées ou plutôt juxtaposées par nécessités biologiques. Ces
espaces forestiers, souvent de grandes ampleurs, sont composées :
- à l'étage subalpin, du pin à crochet associé au bouleau et sorbier, dans les parties
froides. Les saules nains rampants sont de véritables bonsaïs.
- à l'étage montagnard, du hêtre, essence fondamentale. Il est souvent mêlé au sapin.
Sur terrain calcaire, on rencontre le buis et, sur terrain siliceux, le houx. Le pin
sylvestre est fréquent en versants espagnols. De nombreux arbres exotiques pourraient
prospérer à cet étage : Des essais ont été réalisés avec succès dans la forêt de
Jouéou (Luchon).
- à l'étage collinéen, du chêne sessile et de l'orme montagnard. Dans quelques rares
cas, on rencontre le chêne pubescent, en extension. Ces forêts sont composées par
endroits d'essences diverses : frênes, châtaigniers, tilleuls, alisiers, noisetiers et
coudriers, érables. Le robinier faux acacia, qui fournit un bois apprécié, originaire
d'Amérique, a été largement introduit ainsi que le peuplier d'Italie.
Les nombreux sites préhistoriques ou protohistoriques rencontrés dans les Pyrénées
attestent que la présence pastorale remonte, içi, à au moins à trois millénaires. De
manière récente, on constate que cette activité d'élevage est en régression, abandon
illustré de façon flagrante par la fermeture progressive de nombreuses prairies de
moyenne altitude. Parallèlement, on constate l'appauvrissement des prairies par
l'envahissement continuel d'espèces sans grande valeur nutritive.
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Plus hauts s'épanouissent sur les landes en fonction des particularités géologiques du
sol et de l'exposition les rhododendrons, les myrtilles, le raisin d'ours, les azalées
ainsi que les graminées d'altitude comme les fétuques à balai, fétuques gispet et
grandes fétuques. Le gispet forme de grands gradins glissants et piquants sur les pentes
ensoléillées.
La flore rocailleuse, karstique, de la région de la Peyre-Saint-Martin est intéressante
à décrire brièvement.
D'apparence désolée cette région cache dans
les fissures de ses rochers et sur les éboulis une grande variété de plantes dites
alpines :
Silène brise-pierre, alchémille plicatula, potentilles endémiques, saxifrages, ibéris
de Bernard, asters. A l'ombre de rochers humides on note la présence de saxifrages
inconnues.
Plus haut, la campanule fluette, la pédiculaire chevelue, l'euphorbe petit buis et
beaucoup d'autres, ravissement des yeux ... et du botaniste passionné.
C'est à partir de la mi-juillet que l'on pourra observer ces plantes en fleurs.
Les orchidées, sont parmi les éléments
emblématiques naturels pyrénéens les plus connus.
Les altitudes atteintes par les itinéraires proposés permettent encore en juillet, voire
en août, de remarquer ces nombreuses dactylorhiza, à l'identification hasardeuse.
L'Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea) atteint
son record d'altitude vers 1600 mètres. Il en est de même des magnifiques ancolies des
Pyrénées encore en fleurs en altitude en été.
Les grassettes, plantes carnivores, seront rencontrées dans les lieux humides en
présence des linaigrettes, dryas, carex, joncs.
Les Lys des Pyrénées sont partout présents sur ces itinéraires, plus rarement le Lys
Martagon, ainsi que les envahissantes gentianes jaunes, imposantes géantes face à leurs
mignonnes cousines gentianes de Koch. L'Aconit Napel ou l'Aconit tue-loup, le triste
vérâtre, la majestueuse digitale seront admirées de loin.
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En Espagne, la flore recèle quelques espèces endémiques inconnues sur le versant nord de la chaîne.
On remarque tout d'abord la présence de chênes-verts (Quercus ilex rotundifolia), disséminés parmi les genévriers oxycèdres, les genêts scorpions - Dieu qu'ils piquent ! -, les genêts horribles( Echinospartum horridum), tous infranchissables, même à cheval.
Le vélar, la centaurée scabieuse, le calament, le lin
visqueux, le chardon bleu des Pyrénées, colorent ces espaces arides qui fleurent bon le
thym et la sarriette. Sur les éboulis, sous l'implacable soleil ibérique, on se demande
comment peuvent survivre la linaire de Bubani et la Véronique d'Aragon, le cirse glabre,
tous trois endémiques.
Sur les maigres pelouses rocailleuses fleurit en septembre le Safran d'Espagne (Merendera
pyrenaica) et le gaillet des Pyrénées.
Il y aurait beaucoup à dire sur les usages et coutumes qui lient l'homme pyrénéen aux plantes des montagnes.
Plantes médicinales, plantes bénéfiques, plantes maléfiques, croyances et superstitions, mythologies et réalités scientifiques enfin reconnues, les anecdotes sont nombreuses et les guides équestres du BGET disposent d'un bon stock de ces histoires afin d'alimenter plaisamment les veillées.
Ami cavalier, les crottins de ta monture fument la montagne, la dent de ton cheval entretient l'espace en hiver, ton cheval se régalera de ce trèfle qui n'attend que lui.